En revenant sur mon travail graphique et artistique, je me rends compte de l’importance que la couleur a pour moi.
En plus de l’apprentissage de la symbolique des couleurs, vu pendant mes études d’Arts Plastiques et prolongé ensuite avec mon travail de graphisme, mon attirance pour les couleurs vives et intenses s’ancre plus profondément dans mon enfance grâce à la cinéphilie de mes deux parents et plus particulièrement de mon père.
Mon père, Philippe Ros, est directeur de la photographie dans le cinéma. C’est lui qui gère la lumière et, plus généralement, l’esthétique visuelle d’un film. Il m’a inculqué l’amour du cinéma américain des années 1950. Et j’ai notamment été marquée dans mon enfance par les films de Vincente Minelli (Tous en scène, 1953, Brigadoon, 1954, Un Américain à Paris, 1951…) et de Stanley Donen (Mariage Royal, 1951, Chantons sous la pluie, 1952…).
(Je ne peux malheureusement pas vous mettre de photogrammes de ces films, car les images ne sont pas libres de droit, mais je vous invite grandement à les voir !)
Outre les performances des danseurs qui m’ont toujours fascinée, c’est la couleur qui me captivait. En effet, les réalisateurs de cette époque l’ont placée au centre de leur travail grâce au procédé du Technicolor, démocratisé peu de temps auparavant. Les décors, les costumes, les lumières sont pensées dans leur entièreté, tantôt quasi monochromes, tantôt contrastés, rendant ces films extrêmement forts visuellement.
Aujourd’hui, lorsque je dois créer une charte graphique pour un client, je vais souvent chercher dans des éléments visuels préexistants pour m’inspirer au niveau couleur : films, tableaux, photographies… aussi bien anciens que contemporains. J’ai besoin de me nourrir de cette histoire des arts autant que dans les tendances actuelles pour pouvoir créer.
Si je suis plutôt attirée par les couleurs vives, je sais m’adapter aux demandes de mes clients. Mais quoi qu’il en soit, mes couleurs doivent être lumineuses et contenir une certaine vibrance qui attire le regard.



Ici, par exemple, je suis partie d’une photographie pour respecter les envies de couleurs automnales de mon client, David Chabanol.
Parallèlement, le noir et blanc occupe une place importante dans mes créations graphiques. Le fait de décider de travailler en noir et blanc résulte souvent d’une contrainte, budgétaire ou écologique. Cependant, il s’agit parfois de choix artistiques volontaires. Dans tous les cas, il s’agit d’un défi très intéressant à relever. Travailler avec les niveaux de gris implique une réflexion approfondie sur ce que l’on souhaite mettre en avant, car l’œil est plus naturellement attiré par la couleur.





Le passage au noir et blanc pour l’impression peut demander des retouches de photographies qui sont habituellement prises en couleur. Ici aussi, le cinéma a un impact direct sur mon travail, j’aime les images très contrastées, qui marquent clairement la distinction entre l’ombre et la lumière. En cela, je suis aussi inspirée par des films comme La Nuit du Chasseur de Charles Laughten (1956), Citizen Kane et Le Troisième homme d’Orson Welles (1946) ou Casablanca de Michael Curtiz (1947).
C’est pourquoi, si nous travaillons ensemble, je porterai un regard très précis et très passionné sur la couleur avec vous !


